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L’AMBIGU
D’après la nouvelle de Roland TOPOR


Pour comédienne, protubérances et marionnettes
Spectacle pour adultes et adolescents avertis
Durée du spectacle : 35 minutes

Mise en scène, décor et jeu : Elzbieta JEZNACH

Collaboration artistique : Philippe RODRIGUEZ-JORDA

Création : Théâtre Rutebeuf Clichy novembre 2003
Coproduction : Miettes de Spectacles et Clastic Théâtre

L’histoire
Lorsque Dom Juan découvre la partie féminine qu’il abrite en lui, à son insu, c’est le coup de foudre. Le couple infernal réunit en un seul corps va connaître la passion et les déchirements communs aux amants ordinaires.
Pris au piège des jeux croisés de la séduction, il se trouve métamorphosé en Narcisse, sous le regard de Sganarelle, impavide témoin de l’ultime romance schizophrénique de Dom Juan. La danse fatale à laquelle se livre le héros est un faux pas de deux, à la fois homme et femme, maître et serviteur, se démenant comme un beau diable pour échapper à son destin. Un Dom Juan qui commence là où les autres s’achèvent.

Parti pris de mise en scène
Ambigu Dom Juan : est-il un homme amoureux d’un autre lui-même féminin ou est-ce l’inverse ?
Ambigu son univers bancal : des liens rapidement bricolés ramènent à lui tous les êtres et les choses qui le structurent mais l’encombrent et lui prennent sa liberté.
Ambigu ses sentiments : l’amour de soi qui se transforme en haine de l’autre, le don en possession, le jeu de la séduction en l’enfer de la jalousie.
Pourtant malgré son orgueil et son égoïsme poussés à l’extrême, Dom Juan n’est pas dupe. Il ose regarder en face la mort ricanante qui va lui révéler que tout a une fin. Finalement, elle le libère de toutes ses attaches et lui redonne une chance de vivre autrement, autre chose.
Dom Juan m’a laissé sa voix en héritage pour qu’elle puisse vivre après lui.


  Extrait
Prenez garde, Madame, je vous ai tout donné, mais tout m’appartient !
Vos beaux yeux étaient à moi, votre bouche et vos fesses également.
Vos charmes, si féminins qu’ils puissent être, sont les miens.
Je suis homme, je suis femme, et vous n’êtes rien !
Je croyais vous aimer, mais c’est moi, vous aimant, que j’aimais.
Vous m’avez rappelé combien je suis désirable.
Ah, comme je les comprends mes amoureuses !

Dorénavant, nous ferons chambre à part !

 

 

 

Roland Topor
L'Ambigu
Collection Skênê Dumerchez 1996