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ALICE AU PAYS DES LETTRES
D’après Roland TOPOR

Théâtre de papier pour alphabet et deux comédiens
Tout public à partir de 5 ans
Durée du spectacle 50 minutes

Mise en scène Elzbieta JEZNACH

Avec : Sarah OLIVIER et Karim KADJAR
Lumières : Michel BERTRAND
Musique originale : Juliette TOURRET
Collaboration artistique : Grazyna RIGALL, Philippe RODRIGUEZ-JORDA, Ivan SIGG

 

Création : 16 décembre 2005 Saint-Léger-aux-Bois
Aide à la production : Tas de Sable/Amiens, Marionnettes en Chemins/Sources et Vallées, Théâtre de l’étoile du Nord, Théâtre de Papier/Mourmelon, Mairie du 18°, Mairie de Paris, DRAC Ile de France.


Thèmes abordés
Elzbieta Jeznach transpose la nouvelle de Roland Topor Alice au Pays des Lettres dans un théâtre de papier carton en accord avec le propos. Les lettres deviennent des amies joyeuses ou grincheuses, capables d’entraîner les enfants vers des mondes fantaisistes où les sentiments vivent plus simplement.
Elle s’adresse également aux adultes en leur rappelant que la transmission d’une culture demande que l’apprentissage des lettres et l’usage de l’écriture soient portés par une relation d’amour. La disparition ou l’éloignement d’un parent, le manque de temps, les difficultés à se confier concernent aujourd’hui de nombreuses familles. Un mot écrit au bon moment peut en partie compenser une absence parfois trop lourde à porter.
Quoi de mieux que l’univers poétique de Roland Topor pour aborder, sous forme de jeu, des questions si importantes ?

 

L’histoire
Il pleut. Alice s’ennuie, elle espère une lettre de son père. Monsieur le A surgit, personnage captivant qui l’entraîne dans un étrange pays peuplé de lettres loufoques aux caractères bien trempés. Toutes rêvent de participer à un casting pour rédiger une lettre sentimentale. Elles présentent leurs numéros dans un petit castelet jusqu’à ce que Monsieur le M réalise une énorme faute. Mesdames Grammaire et Syntaxe vont le juger et le condamner si méchamment que les autres lettres se révoltent, chassent les deux tyrans et, pour fêter leur victoire, organisent un grand bal. Sans ordre ni logique, tout se mélange. Alice ne comprend plus rien, cherche à s’enfuir. Sonnerie, arrive une lettre, une lettre de qui ?

Extrait
Il y avait là toutes les lettres : des B, des L, des U, enfin tous ces signes qui, convenablement placés, constituent l’alphabet. Elle aperçut un O avec sa fille, Mademoiselle O, rougissante et timide. Elle vit également un J et un E qui se tenaient par le bras. C’était sans doute un jeune couple en pleine lune de miel. Il y avait des milliers de caratères de toutes sortes qui se pressaient, se bousculaient, comme s’ils avaient quelque chose de très important à faire.
« Peut-être vont-ils prendre leur goûter ? » se demanda Alice. En s’approchant de la bibliothèque, elle avisa une espèce de guichet dans lequel une grosse femme tenait des listes à la main. De temps à autre elle annonçait d’une voix forte :
« Un rôle pour S ! Un rôle pour E ! Un rôle pour J ! » Alice comprit qu’il s’agissait d’une espèce de régisseur de théâtre qui distribuait des rôles pour une représentation. Elle battit des mains car elle avait joué une fois le rôle du Petit Chaperon Rouge dans une fête et tout le monde lui avait dit qu’elle était très bonne actrice.


 

 

 

Roland Topor
Alice aux pays des lettres
Ed.du Seuil 1991

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